Article 764 du Code civil
Définition et application par la jurisprudence
Texte de loi
Article 764
Sauf volonté contraire du défunt exprimée dans les conditions de l’article 971 , le conjoint successible qui occupait effectivement, à l’époque du décès, à titre d’habitation principale, un logement appartenant aux époux ou dépendant totalement de la succession, a sur ce logement, jusqu’à son décès, un droit d’habitation et un droit d’usage sur le mobilier, compris dans la succession, le garnissant. La privation de ces droits d’habitation et d’usage exprimée par le défunt dans les conditions mentionnées au premier alinéa est sans incidence sur les droits d’usufruit que le conjoint recueille en vertu de la loi ou d’une libéralité, qui continuent à obéir à leurs règles propres. Ces droits d’habitation et d’usage s’exercent dans les conditions prévues aux articles 627 , 631 , 634 et 635 . Le conjoint, les autres héritiers ou l’un d’eux peuvent exiger qu’il soit dressé un inventaire des meubles et un état de l’immeuble soumis aux droits d’usage et d’habitation. Par dérogation aux articles 631 et 634, lorsque la situation du conjoint fait que le logement grevé du droit d’habitation n’est plus adapté à ses besoins, le conjoint ou son représentant peut le louer à usage autre que commercial ou agricole afin de dégager les ressources nécessaires à de nouvelles conditions d’hébergement.
Source : Légifrance (DILA) – Licence Ouverte 2.0
Application par la jurisprudence
Nota bene — Article 764 C. civ.: la jurisprudence confirme que le conjoint survivant bénéficie d’un droit viager d’habitation sur le logement qui était la résidence principale au décès (et d’un droit d’usage sur le mobilier), à condition d’exercer ce droit dans l’année, ce qui peut résulter d’actes non équivoques de volonté. Ce droit s’exerce même en indivision avec les héritiers et prime l’attribution à ceux-ci, sauf renonciation du conjoint ou privation expresse par testament. Son contenu est strict: pas de mise en location, charges courantes et entretien à la charge du conjoint, grosses réparations à la charge de la succession selon les règles des articles 605-606. La valeur de ce droit s’impute sur les droits successoraux du conjoint, avec indemnité si la valeur excède sa part.
Jurisprudence citant cet article
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