Cour d’appel de Versailles, le 10 octobre 2024, n°24/05361

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Cour d’appel de Versailles, le 10 octobre 2024, n°24/05361

La société CGL Hungary EU Investment Management KFT a acquis un ensemble immobilier et a constaté l’occupation illicite de son terrain par Monsieur [P] [U] et d’autres personnes. Malgré une procédure en référé ayant abouti à un rejet de ses demandes, la société a interjeté appel.

La cour d’appel infirme l’ordonnance du 30 juillet 2024, ordonne l’expulsion de M. [P] [U] et de tous les occupants des parcelles concernées, et condamne M. [P] [U] à verser 3 000 euros à la société CGL Hungary EU Investment Management KFT.

Article rédigé par l’IA

Commentaire d’arrêt : Cour d’appel de Versailles, le 10 octobre 2024, n°24/053611°) Le sens de la décision

La cour d’appel de Versailles, par son arrêt du 10 octobre 2024, a infirmé l’ordonnance rendue par le tribunal judiciaire de Pontoise le 30 juillet 2024. La décision porte essentiellement sur une demande d’expulsion formulée par la société CGL Hungary EU Investment Management KFT à l’encontre de M. [P] [U] et de tous les occupants des parcelles cadastrées. Le sens de l’arrêt réside dans la reconnaissance par la cour de l’urgence et de la légitimité de l’expulsion, considérant que l’occupation des lieux par des tiers sans droit ni titre constitue une violation manifeste des droits de propriété de la société requérante. La cour a jugé que le maintien de cette occupation portait gravement atteinte à la sécurité et à l’exploitation des activités des locataires du site, justifiant ainsi l’ordonnance d’expulsion.

La décision se signale par le fait qu’elle répond à une question de droit claire : peut-on ordonner l’expulsion d’occupants sans droit ni titre en raison d’une situation d’urgence qui compromet les intérêts du propriétaire ? La réponse, donnée par la cour, est affirmative, ce qui souligne la protection du droit de propriété face à des occupations illégales.

2°) La valeur de la décision

La valeur de cette décision peut être appréciée sous plusieurs angles. D’une part, elle confirme la protection des droits de propriété dans un contexte où ces droits sont souvent menacés par des occupations illégales. En ce sens, l’arrêt renforce la jurisprudence en matière d’expulsion et rappelle l’importance de l’urgence dans ce type d’affaires.

D’autre part, on peut critiquer l’arrêt pour son manque de nuances en matière d’évaluation des droits des occupants. Bien que la cour ait évoqué des risques liés à la sécurité, la décision pourrait être perçue comme négligeant les circonstances personnelles des occupants, ce qui soulève des questions éthiques sur la mise en œuvre de l’expulsion. La cour aurait pu, par exemple, envisager des mesures alternatives avant de procéder à une expulsion brute, notamment dans un cadre où des familles sont concernées.

3°) La portée de la décision

La portée de cette décision est significative dans le paysage juridique français. En réaffirmant le droit des propriétaires à protéger leurs biens contre les occupations illégales, la cour d’appel de Versailles envoie un message fort aux occupants illégaux et à ceux qui pourraient envisager de s’introduire sur des propriétés privées. Cette décision pourrait avoir un effet dissuasif sur de futures occupations illégales, encourageant ainsi les propriétaires à faire valoir leurs droits.

En outre, cette décision pourrait influencer la manière dont les juridictions inférieures traitent les demandes similaires, en mettant l’accent sur l’urgence et la nécessité de protéger les droits de propriété. Elle souligne également l’importance de l’intervention judiciaire rapide dans des situations où la propriété est compromise, et pourrait inciter les législateurs à réfléchir à des solutions plus équilibrées pour traiter les conflits entre propriétaires et occupants.

Texte intégral de la décision

Source : Cour de cassation – Base Open Data « Judilibre » & « Légifrance ».

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